vendredi 15 février 2008

La soirée de présentation


Voici le discours de Thierry Casanova, prononcé le jeudi 14 février lors de la présentation de la liste à l'hôtel Impérial :

Bona sera à tutti

Notre présence à ces élections municipales marque un temps fort dans la vie politique de nos mouvements. Nos intentions sont claires, gagner ces élections, être présents au second tour, démontrer notre capacité à créer les conditions du changement, prouver aux ajacciens que des nationalistes de toutes tendances peuvent se rassembler sur des valeurs de loyauté, de justice et d’équité sociale, de travail, de tolérance, sur des principes forts comme la démocratie locale, la reconnaissance de l’autre, la prise en compte des compétences.

Nos idées sont justes, nos idées sont bonnes, nos idées sont frappées du sceau du bon sens. Elles doivent trouver l’écho nécessaire auprès des électrices et des électeurs pour que la politique de notre ville change une fois pour toute. Qu’un souffle nouveau balaie les inerties, rompe le système clientéliste dans lequel se sont installés durant des décennies les différents maires qui se sont succédé.

Car ce sont eux nos véritables adversaires. La droite plurielle qui a cogéré durant plus de 30 ans la ville au mépris des règles élémentaires de démocratie.

La gauche sociale démocrate, plurielle elle aussi, a repris le flambeau en 2001 et perpétue la tradition avec un homme qui, sous des aspects très consensuels, verrouille les décisions, neutralise les projets, tisse sa toile clientéliste avec beaucoup d’habileté et de savoir faire.

La démocratie, c’est le respect de l’intégrité humaine.

C’est l’écoute et la prise en compte des différences.

C’est la justice et l’équité sociale.

C’est la transparence dans les décisions.

La plupart des candidats présents à ces municipales ont partagé des responsabilités au sein de la maison carrée. José ROSSI, Paul RUAULT, François FILONI, Simon RENUCCI, j’en passe et des meilleurs.

Ils ont tous, sans état d’âme, utiliser les rouages du système local pour assujettir, pour créer la dépendance, pour contraindre les électeurs les plus vulnérables à voter pour eux.

Le système n’est malheureusement pas révolu ; il perdure sous des formes malignes. Il bride la liberté de pensée et d’agir, mais plus grave, il contraint la ville à l’immobilisme le plus stérile.

Il faut sortir de ce système, il faut un souffle nouveau pour Aiacciu.

Pour cela, nous proposons un choix politique clair : celui d’un nationalisme de construction et de progrès, ouvert sur l’ensemble de la société corse et associant d’autres forces politiques progressistes autour d’un projet crédible et novateur.

Notre démarche est celle de femmes et d’hommes qui placent au cœur de leur engagement des convictions et des valeurs fortes : l’attachement à la Corse et à son peuple, le désir d’émancipation, la prise de responsabilité, la solidarité envers les plus défavorisés, l’écologie.

Notre liste fédère des acteurs : politiques, syndicaux, associatifs, économiques et culturels qui veulent mettre leurs compétences au service du bien commun.

Notre projet est conçu sur une double priorité : un plan de développement urbain, novateur qui redimensionne le centre veille et favorise le développement économique. Un projet de développement durable qui concilie la préservation de l’environnement, la maîtrise des déchets, la prise en compte des effets induits par les changements climatiques.

Nous avons une ambition : transformer l’espace de vie des ajacciennes et des ajacciens autour d’une politique de grands travaux, noble et valorisante pour notre cité. Les grandes civilisations ont toujours eu leurs bâtisseurs. Elles ont rayonné parce que des hommes, fiers de leurs racines, ont su élever leur ambition au niveau de leurs rêves.

Nos rêves à nous, ce sont :

La rétrocession de la citadelle d’Ajaccio et ses 3 ha d’emprise foncière au cœur de la ville.

La réappropriation d’un des sites les plus exceptionnels d’Ajaccio qui a été confisqué aux ajacciens au profit d’une quinzaine d’hommes grenouille qui occupent un emplacement soit disant stratégique pour l’armée française.

Il est intolérable de penser qu’Asprettu est destiné à accueillir des casernements de CRS alors que la ville souffre d’un déficit chronique en logements sociaux et privatifs.

Il faut faire preuve d’une grande détermination pour se réapproprier ce patrimoine inestimable qui règlera à lui seul les problèmes d’habitation de toute une ville étranglée par la spéculation et contrainte à voir partir chaque année plus de 600 personnes dans les communes environnantes.

Enfin 3ème rêve l’aménagement des 3 ha de friches derrière la gare qui depuis plus de 20 ans sont voués à l’abandon et pourront permettre, une fois réhabilités de régler en partie le difficile problème du stationnement urbain.

En un mot comme en mille, il faut revoir de fond en comble le plan de déplacement urbain de la ville qui a été élaboré en 2005, mais n’a toujours pas été rendu opérationnel par le conseil municipal.

Deuxième grand thème de notre programme la politique des quartiers. C’est la grande oubliée des scrutins municipaux et des politiques urbaines depuis de trop nombreuses années. Ce sera notre action prioritaire

A Ajaccio, les quartiers représentent environ 15000 personnes qui vivent depuis 45 ans en marge de tout. Pas d’aménagement urbain ou très peu, pas d’entretien ou des promesses jamais tenues, pas d’animation socio culturelle en dehors des thés dansants organisés par les maisons de quartiers. Plus grave, pas de perspectives d’avenir et d’évolution. Les jeunes, ils représentent 18% de cette population. Ils n’ont comme seule perspective, soit de pousser les poubelles de la CAPA 3/mois tous les 2 ans, de façon à récupérer le chômage, soit dealer de la drogue pour se payer quelques sorties, braquer ou casser.

Leur système social est complètement refermé sur lui-même. Leur repère, c’est le quartier, leur vie c’est les cages d’escaliers et un semblant de terrain de foot. Leur avenir, il se borne aux limites périphériques de la ville. Pas d’issue, pas de solutions aux problèmes d’intégration, aux problèmes d’insertion. Dans le meilleur des cas, ils seront manutentionnaires dans une grande surface, au pire, chômeurs intermittents.

C’est la réalité des quartiers sur Aiacciu, et c’est la politique sociale de la ville depuis 40 ans. On attend, on attend et on attend encore. Et puis à l’occasion des échéances électorales, on passe dans les maisons, on donne les bons alimentaires, on règle quelques ardoises, on promet beaucoup et on oublie très vite. Les promesses n’ont toujours engagé que ceux qui y croient.

Mais cette réalité qui instrumentalise des centaines et des centaines de personnes, nous en portons collectivement la responsabilité, y compris nous les nationalistes.

On a cru que la jeunesse pourrait être canalisée par l’action politique, mais les enjeux sont à long terme et les populations défavorisées, ce qu’elles attendent de nous ce sont des résultats immédiats, ce sont des promesses tenues, c’est un avenir pour tous qui soit fait d’espoir et de reconnaissance.

Mon ami Jean Biancucci me dit toujours que la politique, c’est usiner le quotidien. C’est travailler à la réalisation des problèmes les plus immédiats. J’ai mis du temps à comprendre (les intellos c’est long à réagir c’est bien connu). La transformation sociale ne se fera pas en un soir, en un jour. Elle se construit sur des temps longs.

Il faut éduquer, informer, accompagner. Il faut créer les conditions du changement par petites touches successives de manière à redonner confiance aux gens. Il faut des conseils de quartiers qui pensent, proposent, qui agissent en lien étroit avec le conseil municipal. Il faut des régies de quartiers qui valorisent le lien d’appartenance fort qui existe entre ces populations et leur cadre de vie. C’est le seul repère qui vaille encore aujourd’hui. C’est une perspective de développement économique à moyen terme. On parle de mixité sociale mais ces gens là, ceux de Saint Jean, de Candia, de Pietralba, si on les sort de leur quartier, ils n’ont plus de repère et on achève de les déstructurer. Il faut donc penser à une politique faite de petit pas et de résultats.

Les maux sont connus, le mal diagnostiqué, il faut maintenant trouver des remèdes qui soignent. Des traitements qui correspondent aux douleurs et prévoir une nécessaire période de convalescence pour reconstruire l’identité et le lien social intergénérationnel. Notre projet c’est d’œuvrer à la mise en place d’une politique de quartier efficace, loyale, équitable, généreuse et surtout respectueuse de l’autre.

Conseil de quartier pour les décisions,

Régie de quartier pour l’activité économique,

Programme de réhabilitation de première urgence.

Il n’y a plus de garantie de salubrité dans certains immeubles et la précarité sociale est effrayante. Nous agirons avec vigueur car nous avons dans notre équipe des gens formidables, des animateurs, des assistantes sociales, des infirmières, des personnes qui sont au contact de ces gens.

Si c’est ça la réforme et bien nous sommes des réformateurs, mais si on réussit, je vous garantie que ce sera une vraie révolution pour tout le monde.

Autre grand projet, faire du bilinguisme un facteur d’intégration, d’identité et de développement.

Eriger la langue corse en vecteur naturel de l’action culturelle.

Inscrire la dimension linguistique dans tous nos espaces de vie. Créer des crèches bilingues, aider au développement et à la généralisation des sites bilingues, réaliser sur l’ensemble de la ville une toponymie totalement bilingue dans un délai de 24 mois.

Promouvoir l’accès de la langue corse dans l’esprit des travaux menés par le Consigliu di a lingua corsa de la C.T.C.

Enfin, dernier grand chantier, insérer la ville dans une politique de développement territorial cohérente qui renforce la coopération intercommunale et favorise le développement économique du futur pays ajaccien. Avec ses 16 vice-présidents la CAPA n’est pas un territoire de projet, c’est un territoire d’élection qui garantit au Docteur Renucci sa réélection aux législatives. Ces considérations électoralistes n’ont rien à voir avec le développement économique, social, culturel et territorial. La coopération intercommunale doit être élargie à de nouvelles communes de manière à créer les économies d’échelles indispensables à la réalisation des futurs investissements infra structurants et à la maîtrise de notre fiscalité.

Tous ces projets que je viens de vous présenter sont réalisables à court et moyen terme. Ils constituent le cœur de notre offre politique. Ils sont de nature à faire changer les choses, à ouvrir des perspectives d’avenir pour nos concitoyens.

Soutenez-nous, rejoignez-nous, chaque voix qui se portera sur la liste « inseme pà Aiacciu » sera une voix utile, efficace, qui rendra possible la prise en compte de nos idées. Votre vote sera un signe en faveur du progrès, du changement et de l’espoir.

Inseme pà vince !

Inseme pà aiacciu !

Inseme pà à corsica !


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